Origines et essor des bastides royales : un contexte unique
Dans la seconde moitié du XIII siècle, le Sud-Ouest de la France connaît une transformation urbaine remarquable : l’émergence des bastides, ces "villes nouvelles" conçues pour organiser et valoriser des territoires encore instables après la Croisade contre les Albigeois (1209-1229). Entre 1222 et 1373, chercheurs et historiens estiment que plus de 500 bastides voient le jour en Gascogne, Guyenne et Languedoc (Annales, 1955).
Le terme "bastide" désigne des communautés fondées selon une charte précise, souvent par des seigneurs locaux ou royaux (notamment les rois anglais et français, à l’époque où le Sud-Ouest oscille entre leurs influences), et qui bénéficient d'avantages fiscaux et administratifs. Si certaines bastides sont ecclésiastiques ou "princières", la dénomination de bastides "royales" distingue celles dont la fondation est impulsée et structurée directement par la couronne, plus spécifiquement (dans le cas du Sud-Ouest) par la royauté anglaise qui contrôle Aquitaine et Gascogne depuis le XII siècle.
- En Lot-et-Garonne, plus d’une trentaine de bastides sont recensées, dont Monflanquin (1256), Villeréal (1265) et Tournon-d’Agenais.
- Cette politique urbaine est aussi une réponse à la nécessité de pacifier, exploiter et contrôler efficacement des territoires récemment conquis ou déstabilisés.