Les Cornières : arcades, usages et symbolique
La principale signature architecturale des places de bastide réside dans ses « cornières », autrement dit les galeries formées par des arcades reposant sur des piliers de pierre ou de bois. À Tournon-d’Agenais, les quatre côtés sont pourvus d’arcades : ce dispositif offrait, dès le Moyen Âge, un abri aux commerçants, marchands ou artisans, protégeant chalandise et victuailles du soleil et de la pluie.
Les cornières présentent plusieurs caractères :
- Alternance d’arcades en ogive et en plein cintre, traduisant à la fois différentes phases de construction et l’influence de l’architecture romane et gothique.
- Piliers massifs en moellon de calcaire local, parfois en brique, selon les parcelles.
- Superposition d’étages résidentiels : chaque arcade supporte une maison, aujourd’hui encore utilisée comme habitation ou commerce.
Ce modèle d’utilisation des cornières révèle un aspect profondément social : au-dessus de la boutique (la « boutique basse »), la famille commerçante vivait — l’espace privé se superposant à l’espace public et marchand, formant ainsi une véritable unité de vie et de travail (Inventaire Nouvelle-Aquitaine).